Lundi 16 février 2009 ( extrait du blog créé pour l’occasion )
Sikkim
La fin du voyage est proche à présent, nous avons passé quelques jours au SIKKIM où la beauté des nuances de vert prédomine et rend les temples bouddhistes encore plus rayonnants. Ils sont chargés de couleurs, de détails, de fresques.
À Gantock, capitale du SIKKIM, j’ai rencontré Depace, un graphiste pour qui j’ai réalisé : le logo d’un site d’informations sikkimaises, une page de communication sur le sida dans un calendrier, des propositions d’étiquettes de bière et 3 packaging de bâtons d’encens. L’expérience est extrêmement intéressante. Comme les jeunes rencontrés à Bhubaneshwar, Depace est un professionnel en art graphique peu rigoureux dans la propreté et la préparation de ses fichiers. Nos exigences ultra-perfectionnistes européennes en matière de marketing et d’impression sont ici bien loin d’être respectées. Mais ça fonctionne néanmoins très bien. Concernant la création graphique, il n’est pas simple de faire abstraction de ses propres codes et d’intégrer les symboliques des couleurs et les styles graphiques d’une autre culture. C’est un très bon exercice !
Les couleurs les plus fréquemment utilisées sont très vives avec des écritures assez larges et imposantes. Je pourrais même utiliser les termes de « Kitch » ou « Flashy » . Ces traits un peu épais dans les affiches dénotent face à la minutie des palais, fresques, tissus, bijoux, architectures, mosaïques.
Depace a fait une très bonne observation : _ » La communication correspond souvent à la nourriture consommée« .
J’ai de plus pu visiter l’imprimerie avec laquelle Depace travaille. C’est une toute petite pièce en pleine ville avec une presse une couleur, une sérigraphie manuelle et un vieux massicot.
Dimanche 18 janvier 2009
Kalkuta
Nous travaillons depuis une semaine dans les centres de Mère Thérésa. C’est fort et plein d’émotions. Mais nous sommes heureuses de vivre ça. Se balader en tant que touriste c’est chouette et très instructif mais pouvoir donner un peu de temps à ceux que l’on côtoie finalement tous les jours dans les rues sans y porter la moindre attention et participer à la vie quotidienne c’est extraordinaire. La maladie, le corps malade, âgé, la mort, la dépendance sont ici un quotidien qui ne laisse personne indifférent.
Parallèlement je continue mes balades dans les rues de Kolkata, les yeux grands ouverts. Voici quelques photos sur les affiches, les tags, et les tissus. Je peux aujourd’hui faire une nouvelle observation concernant le bleu. Dans une des dernières lettres d’informations, je vous indiquait que le bleu est une couleur très appréciée en Europe et qu’elle symbolise la douceur, le calme, le consensus, la discrétion. Je note qu’en Inde, le bleu est utilisé énormément pour les murs des boutiques, les transports et les « doti » (habit quotidiennement porté par les hommes). Alors que usuellement les indiens sont revêtus de blanc lors de funérailles contrairement aux habitudes occidentales, le bleu semble être rattaché à travers les cultures au consensus.
Lundi 12 janvier 2009
Orissa
En ce début d’année je poursuis mes observations au Sud de Calcutta. L’Orissa, est une région magnifique, pleine d’histoires et peuplée de gens d’une grande gentillesse.
Elle est riche en temples hindous dont l’architecture et la décoration sont extraordinaires. Ils sont entièrement sculptés de haut en bas avec des représentions d’une grande finesse. On a pu observer certaines frises d’éléphants, où chacun d’entre eux avait des attitudes et des décorations différentes. La couleur de la pierre est aussi importante et les nuances orange, marron, jaune donnent parfois une dimension presque « mystique ».
D’autre part la densité des sculptures représente tout à fait la complexité de la religion hindoue.
Les villes indiennes sont des sortes de grands » bazars » On y trouve de tout, des temples extraordinaires, collés à des maisons en béton, ou à de toutes petites maisons traditionnelles en bambous. Il y a parfois des architectures splendides reflétant probablement l’époque glorieuse des moghols, amateurs d’art et grands mécènes, perdues dans tout un fouillis de maisons ultra colorées.
Concernant la communication, elle est partout sous forme :
– d’enseignes peintes à la main sur des plaques de bois ou sérigraphiées
– de grandes et petites affiches papier sur les murs,
– de peintures publicitaires sur les trains, les bus, les carrioles tirées par des chevaux…. et les murs.
Je continue donc mon inventaire des affiches peintes. On ne voit parfois que ça dans une ville et il arrive souvent qu’elles recouvrent la totalité des murs d’une maison d’habitation, comme au Sénégal.
Point histoire et étymologie :
Pendant la période védique environ 1500 ans avant JC, l’Inde s’est peuplée progressivement de nouveaux peuples issus sans doute du Nord-Est de l’Iran et des environs de la mer Caspienne.
L’organisation sociale s’est alors modifiée avec la mise en place de systèmes tribaux, avec des chefs, des successions …. et l’asservissement des populations d’origines. Le système de caste est alors né des divisions internes de la société.
la première différenciation était donc liée à la couleur de peau, entre les nouveaux venus (à la peau claire) et les autochtones (plus foncés), d’où le nom VARNA en indi synonyme de caste et signifiant COULEUR.